jueves, 30 de mayo de 2019

Réunion ordinaire de l’exécutif de l’UNMS

Réunion ordinaire de l’exécutif de l’UNMS 29 mai 2019 au siège de l’Union nationale des Sahraouis femmes. La réunion présidée par le Secrétaire général, Minetu Larabas, est destinée à l’évaluation de la période de travail entre mars et mai au niveau central et régional et de la mise en place d’initiatives à l’occasion du mois sacré visant les familles plus dans le besoin. La réunion a également abordé des questions de fond dans le domaine des affaires étrangères, coopération, et quelques autres points liés à l’activité de l’organisation en général.

L’Union nationale de la femme sahraouie apprécié le rôle des femmes dans la construction institutionnelle de l’état sahraoui, dans la promotion de la société sahraouie et sa contribution à la promotion des institutions nationales et de leur rôle positif dans le renforcement de la même chose.

Les femmes de l’Union nationale des Sahraouis a loué la contribution des femmes sahraouies et leurs luttes dans les zones occupées, sud du Maroc et les universités marocaines, ainsi que la haute moralité et la bonne volonté démontrée par la femme sahraouie dans les territoires occupés pour faire face à toutes sortes d’oppression qui touche surtout la femme sahraouie dans les territoires occupés.
Il a également condamné les pratiques abusives marocains et son traitement brutal de prisonniers politiques contre les Sahraouis dans les prisons marocaines, comme il exprime sa solidarité avec les mères de 15 jeunes kidnappés.
Les femmes de l’Union nationale des Sahraouis saisit cette occasion pour féliciter le peuple sahraoui n’importe où qui est dans les territoires occupés, la Diaspora et dans les camps de réfugiés à l’occasion de la fête de la fin du Ramadan.

Représentant des Sahraouis en Espagne rencontre le directeur pour le Maghreb dans le ministère espagnol des affaires étrangères

Le représentant du Frente POLISARIO en Espagne, Jira Bulahi mauvais, s’est entretenu avec le directeur général pour le Maghreb, la Méditerranée et du Moyen-Orient, Eva Martinez Sanchez, d’aborder les derniers développements dans le Sahara occidental et le processus de paix mené par l’ONU.
Les parties a regretté la démission récente de l’envoyé du Secrétaire général pour le Sahara occidental, Horst Kohler, soulignant ses efforts pour mettre fin à la situation de blocus et de l’engagement de poursuivre les négociations entre les parties, le Frente POLISARIO et Maroc, pour parvenir à une solution définitive basée sur l’autodétermination et l’indépendance.
Le représentant sahraoui a réitéré la volonté du POLISARIO de continuer à soutenir les efforts des Nations Unies dans la recherche d’une solution juste et définitive au conflit. doublage comme inacceptable les marocaines obstacles au processus et l’absence de volonté de faire respecter la légalité internationale.
Pour sa part, Eva Martinez Sanchez, a ratifié le plein appui de l’Espagne à la Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO) et la nomination d’un envoyé de nouveau capable de poursuivre la dynamique promue par l’ancien président de l’Allemagne, Kohler.
Lors de la réunion, qui a eu lieu au siège de l’Union européenne, le ministère des affaires étrangères et la coopération, la coopération a également été abordée avec le peuple sahraoui dans le domaine humanitaire et le soutien d’organisations internationales travaillant dans le camps de réfugiés.
Enfin, les parties ont examiné le plan de travail pour les vacances en paix 2019 et le traitement des visas collectifs pour les enfants et les moniteurs sahraoui,

domingo, 26 de mayo de 2019

Démission de Horst Kohler : des diplomates sahraouis soulignent la responsabilité de la France

  La démission de l'envoyé spécial de l'ONU au Sahara occidental, Horst Kohler, n'est pas liée uniquement aux problèmes de santé, mais résulte de la "complicité flagrante" de la France avec  l'occupant marocain et "l'irresponsabilité" du Conseil de sécurité à résoudre ce conflit, ont souligné des diplomates sahraouis regrettant le départ précipité de l'émissaire onusien. 
Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, a affirmé que l'envoyé de l'ONU au Sahara Occidental, Horst Kohler s'est retrouvé dans une position politique, morale et psychologique qui le poussait à se retirer de sa mission à cause de la "complicité flagrante" de la France avec l'occupant marocain et "l'irresponsabilité" du Conseil de sécurité à résoudre ce conflit vieux de 45 ans.
"La prochaine bataille n'est pas de savoir qui sera le prochain envoyé personnel de l'ONU au Sahara occidental, mais celle de voir le Conseil de sécurité assumer ses responsabilités pour imposer la légitimité internationale comme seule solution au conflit", a souligné M. Ould Salek, dans une déclaration à la presse.
Indépendamment de la raison de santé invoquée comme une des cause du départ de M. Kohler, le chef de la diplomatie sahraouie a soutenu qu'il existe bien des faits "irréfutables" prouvant que l'envoyé personnel des Nations unies est parvenu à la même conviction que celles de ses prédécesseurs, James Baker et Christopher Ross, que la mission de la MINURSO devant aboutir au respect des engagements pris en 1991 pour organiser le référendum sur l'autodétermination du peuple sahraoui, est confrontée au "refus franc" est "fermement affiché" par la France et à "l'échec" du Conseil de sécurité à résoudre le conflit".
"Dans certaines régions, il y a des ingérences, y compris par la guerre, pour imposer la démocratie et le respect de la légitimité du droit international et des droits de l'Homme. Dans d'autres cas, le contraire est vrai. Le peuple sahraoui est empêché d'exercer son droit inaliénable à l'autodétermination en violation flagrante de toutes les lois, législations, conventions et résolutions", a déploré le chef de la diplomatie sahraouie.
== Des accords illégaux défendus au détriment de la légalité
internationale ==
Dans le même ordre d'idées, le coordonnateur sahraoui auprès de la Mission  des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental  (MINURSO) et membre du secrétariat national du Front Polisario, M'hamed  Kheddad, a assuré que Horst Kohler a démissionné en raison des "pressions"  exercées par la France sur l’envoyé spécial de l’ONU, affirmant que "Paris  a carrément saboté le travail de Horst Kohler".
S’exprimant dans un entretien à l'agence russe Sputnik, M. Kheddad a  indiqué qu’en plus de la raison de santé évoquée par l'ex-président  allemand dans sa lettre de démission, le diplomate onusien rencontrait  aussi des "obstacles, dressés notamment par Paris et Washington".
"(...) Il faut bien signaler que depuis sa nomination au poste d’envoyé personnel du secrétaire général de l’Onu, beaucoup d’obstacles ont été érigés  sur sa route", a fait savoir le responsable sahraoui, rappelant dans ce sillage que le diplomate onusien avait toutes les qualités et les compétences nécessaires pour réussir sa mission, notamment son expérience diplomatique ainsi que sa connaissance du continent africain et de ses problèmes.
M. Kheddad a signalé, toutefois, que dès sa prise de fonction, l'ex président allemand avait rencontré beaucoup d’entraves dans l’accomplissement de sa mission notamment aux Nations unies et à l’Union européenne, dressées, a-t-il précisé, par la France qui ne voulait pas que le mandat de la Minurso soit réduit à six mois.
"C’est aussi la France qui a pesé de tout son poids pour que l’Union européenne signe de nouveaux accords incluant illégalement les territoires du Sahara occidental occupés (accord d’association UE-Maroc et l’accord d’agriculture et de pêche UE-Maroc, ndlr) en violation flagrante des décisions de la Cours de justice de l’Union européenne (CJUE) (les arrêtés de 2015, 2016 et 2018)", a souligné, en outre, le coordinateur sahraoui  auprès de la Minurso, alors que le Sahara occidental et les eaux qui lui sont adjacentes ne faisaient pas partie du territoire du Royaume du Maroc.
L'ambassadeur de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) en Algérie, Abdelkader Taleb Omar, a, quant à lui, assuré que les circonstances de la démission de Horst Kohler ont démontré que "le Conseil  de sécurité n'a pas pris suffisamment de mesures pour amener le Maroc à se conformer aux résolutions onusiennes".
Intervenant lors d'une conférence organisée par le Parlement africain de  la société civile, sous le thème "le Sahara occidental, dernière colonie en  Afrique", en célébration de la Journée de l'Afrique, l'ambassadeur sahraoui  a mis en garde contre le vide que laissera M. Kohler, auquel le Front  Polisario rend hommage pour ses sincères efforts en vue de créer la dynamique imprimée aux négociations. (SPS)


martes, 21 de mayo de 2019

 Des ONG solidaires dénoncent l'expulsion des avocats espagnols du Sahara occidental occupé


Le coordinateur national des associations espagnoles de solidarité avec le Sahara occidental (CEAS-Sahara) a dénoncé mardi l'expulsion par les autorités marocaines de cinq avocats espagnols et de deux observateurs norvégiens de l'ONG Rafto qui devaient assister au procès de la journaliste et militante saharouie, Nazha El Khalidi, prévu lundi 20 mai à Laâyoune occupée.
Dans une déclaration citée par la presse espagnole, le coordinateur de  CEAS-Sahara a indiqué que les cinq avocats expulsés, ont été accrédités par le Conseil général du barreau espagnol et que les militants norvégiens appartiennent à la Fondation Rafto et devaient assister en tant qu'observateurs internationaux à ce procès contre la journaliste d'Equipe Media, Nazha El Khalidi.
Les cinq avocats espagnols, en l'occurrence Ramon Campos Garcia, Maria Lorettis Barron, Ruth Sebastian Garcia, Maria Dolores Traviso (avocat de Aminatou Haidar) et Sidi Talib Bouya Hassan, ainsi que deux observateurs Norvégiens d'une ONG, Vigard Fuso Semifole et Kirsty Brevik Miller ont été contraints de rester dans le hall de l'aéroport pendant cinq heures jusqu'à leur vol à destination de Casablanca, avant d'être expulsés par les autorités marocaines vers leurs pays d'origine, ont rapporté mardi des médias espagnols.
Les sept membres du groupe devaient assister lundi à la comparution devant le tribunal pénal de Laâyoune occupée du procès de Nazha el Khalidi, journaliste au réseau de télévision Equipe Media, spécialisée dans  l'actualité du Sahara occidental, ont ajouté les mêmes sources.
La journaliste Khalidi est accusée par les autorités d'occupation marocaine de ne pas répondre aux "exigences requises pour exercer la profession de journaliste", alors que son procès vient d'être reporté au 24 juin prochain.
Dans ce sillage, le coordinateur de CEAS-Sahara a dénoncé le "silence du gouvernement espagnol devant ces faits", qu’il interprète comme une "complicité" face à la "violation systématique des droits les plus élémentaires des individus et des peuples" par les autorités d'occupation marocaine.
Il a rappelé, en outre, que le Sahara occidental est un territoire non autonome en attente de décolonisation par l'Espagne et "occupé illégalement" par le Maroc.
Demandant à l'Exécutif espagnol de dénoncer publiquement cette expulsion et de demander des explications au Maroc sur ce qui s'est passé, le coordinateur des associations amies avec le peuple sahraoui a condamné le fait que le gouvernement ibérique n'ait pas contacté les avocats expulsés pour s'enquérir de leur situation et défendre leurs droits en tant que citoyens espagnols.
De son côté, le Conseil général des avocats espagnols a exprimé lundi sa protestation officielle contre l'expulsion par les autorités marocaines de cinq avocats espagnols qui s'étaient rendus au Sahara occidental occupé pour assister au procès de la journaliste et militante sahraouie Nazha El Khalidi.
Le Conseil a considéré que l'expulsion par les autorités marocaines des avocats espagnols de Laâyoune occupé a eu lieu "sans motif justifié". (SPS)



lunes, 20 de mayo de 2019

Anniversaire de la lutte armée sahraouie: 46 ans de résistance 


L'ambassadeur sahraoui à Alger, Abdelkader Taleb Omar a affirmé lundi que l'anniversaire du déclenchement de la lutte armée représentait 46 ans de résistance du peuple sahraoui qui refuse que ses droits soient aliénés et n'accepte aucune alternative à son droit à l'autodétermination.
Dans un entretien à l'APS, à l'occasion du 46e anniversaire du déclenchement de la lutte armée sahraouie, M. Taleb Omar a affirmé que "le peuple sahraoui continue de résister et nul ne peut le forcer ou le dépourvoir de ses droits", ajoutant qu'il n'accepterait pas une autre solution que celle du référendum d'autodétermination pour arracher la liberté et l'indépendance.
Les tentatives de l'occupant marocain visant à diviser les Sahraouis et entamer leur détermination ont été toutes vouées à l'échec, a souligné le diplomate sahraoui, insistant sur l'attachement du peuple sahraoui dans les territoires occupés, dans les camps des réfugiés et parmi les membres de la communauté sahraouie à l'étranger, à  leur seul et légitime représentant, le Front Polisario".
 Dans les territoires occupés, les Sahraouis brandissent le drapeau de l'Etat sahraoui dans leurs manifestations et œuvrent à mettre à nu les agissements de l'occupation marocaine et ses violations quotidiennes des droits de l'homme, exigeant leur droit à l'autodétermination, la libération des prisonniers et la fin des simulacres de procès, a-t-il fait savoir.
"Les jeunes Sahraouis sont les enfants du peuple et ils estiment que la solution idéale est de marcher sur les pas du Polisario pour le recouvrement de leurs territoires et droits".
L'ambassadeur a évoqué la résolution 2664 du Conseil de sécurité, laquelle réaffirme le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et appelle à la reprise des négociations entre les deux parties au conflit (Front Polisario et Maroc), dénonçant la position de la France qui entrave les décisions du Conseil de sécurité concernant l'autodétermination du peuple sahraoui, indiquant qu'en faisant valoir son veto, "Paris veille à maintenir le statu quo et protéger la position marocaine au service de ses intérêts".
"Le Maroc n'est toujours pas satisfait des recommandations du Conseil de sécurité et veut des recommandations qui attestent de la légitimité de son occupation du Sahara occidental et annulent définitivement la question du droit à l'autodétermination, ainsi que les négociations", a-t-il ajouté.
 Lors du dernier round, le Maroc avait haussé le ton et voulu faire la promotion de "l'autonomie" au détriment du référendum d'autodétermination, ce qui est contraire à la légalité internationale, a-t-il rappelé, ajoutant que "Cela avait été rejeté par le Front Polisario en 2007".
Pour l'ambassadeur sahraoui, les Etats unis ont le mérite d'avoir créé une nouvelle dynamique au sein du Conseil de sécurité, en limitant le mandat de la Minurso à 6 mois au lieu d'un an et en écartant le renouvellement automatique du mandat sans parvenir à des solutions", appelant Washington à œuvrer en faveur d'une solution permettant au peuple sahraoui de décider de son avenir.
Des contacts sont en cours avec les Etats unis, la Grande Bretagne et la Russie ainsi qu'avec tous les membres du Conseil de sécurité, et du congrès, et les parlements de ces Etats pour leur notifier la position du Front Polisario et leur demander d'adopter une position confortant la crédibilité de l'ONU, a déclaré M. Taleb Omar, ajoutant que la question sahraouie était "une question de décolonisation", ainsi la commission de  décolonisation de l'ONU a demandé à la communauté internationale à accélérer le processus de décolonisation du Sahara Occidental.
Affirmant que plusieurs forums et conférences sont organisés, chaque année, autour de la cause sahraouie, y compris la Conférence internationale de solidarité avec le peuple sahraoui, lesquelles mettent en place des programmes qui vulgarisant la cause et mobilise le soutien, l'ambassadeur sahraoui, Abdelkader Taleb Omar a relevé que les associations et partis participants façonnent une opinion publique et imposent aux gouvernements l'adoption et la défense de la cause sahraouie.
M. Taleb Omar a fait savoir qu'il existait aussi des associations et partis marocains qui plaident en faveur de l'autodétermination du Sahara Occidental et défendent les prisonniers sahraouis dans les prisons de l'occupant marocain, bien que le régime marocain criminalise quiconque met en doute la prétendue "marocanité du Sahara".
Il ajouté que le régime marocain prétend "construire le Sahara, respecter les droits de l'homme et concrétiser le développement, mais les obstacles qu'il met devant les observateurs internationaux et les organisations des droits de l'Homme battent en brèche ces prétentions".
 Dans le même sillage, il a critiqué certains pays qui "ne cherchent que leurs intérêts, comme la France qui plaide, d’un côté, pour les droits de l’homme et soutient, de l'autre, l’occupation marocaine", rappelant l’accord d’association conclu entre l’EU et le Maroc qui circonvient les arrêts précédents de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), selon lesquels "tout accord incluant les territoires sahraouis est nul et non avenu".
A cette occasion, l’ambassadeur sahraoui a remercié tous ceux qui ont soutenu la cause sahraouie, ajoutant que "nous remercions tous ceux qui nous ont accompagnés et ont soutenu notre cause, ainsi que tous les amis, à leur tête l’Algérie qui défend cette question de principe".
"Nous avons l’honneur d’avoir un tel voisin avec lequel nous nous partageons le respect des peuples et de leur liberté et sommes fiers de notre appartenance à l’Afrique, et notre lutte et résistance sont pour la défense de l’Afrique et de ses frontières", a-t-il ajouté.
"Nous avons franchi un grand pas en termes de lutte. Et nous saluons les pays du Conseil de sécurité, notamment la Russie, l’Afrique du sud et d’autres pays et les appelons à poursuivre leurs efforts dans ce sens jusqu’à ce que le conflit soit résolu. Nous demandons également à la France de s’abstenir d'entraver les décisions du Conseil de sécurité et à l’Espagne à assumer ses responsabilités dans la région et de rendre justice au peuple sahraoui", a-t-il soutenu.
  Les Sahraouis célèbrent aujourd'hui le 46e anniversaire du déclenchement de leur lutte armée sous la conduite du Front Polisario, unique et légitime représentant du peuple sahraoui, un mouvement de libération pour le droit à l'autodétermination.
Le 20 mai 1973, un groupe de combattants sahraouis avait décidé d'attaquer le poste espagnol d'El Khanga, à l'est de la ville de Smara. Cette opération annonçait alors le déclenchement de la lutte armée dans le Sahara occidental, suivant les résolutions prises dix jours avant, soit le 10 mai, lors du congrès constitutif du Front Polisario, qui avait décrété dans son texte fondateur que "c'est par le fusil que la liberté sera arrachée".(SPS)

jueves, 16 de mayo de 2019

SaharaOccidental /Maroc : une loi instrumentalisée contre la liberté de la presse (HRW

) Les autorités marocaines se servent d’une loi visant à prévenir l’usurpation de fonction pour attaquer pénalement ceux qui tentent de dénoncer des violations des droits humains, a dénoncé jeudi Human Rights Watch (HRW).
Dans la dernière affaire en date, Nezha Khalidi, affiliée au groupe d’activistes Equipe Media à Laayoune au Sahara occidental, sera jugée le 20 mai, après avoir été accusée de ne pas remplir les conditions requises pour affirmer être journaliste.
La police l’a arrêtée le 4 décembre 2018, alors qu’elle diffusait, en direct sur Facebook, une scène de rue au Sahara occidental occupé tout en dénonçant la "répression marocaine". Elle risque deux ans de prison, selon l’ONG américaine.
Nezha Khalidi a été libérée après quatre heures de détention, mais la police lui a confisqué le smartphone sur lequel elle avait filmé et enregistré une scène de rue, qui s’est terminée par un policier la pourchassant.
Khalidi avait également été arrêtée en 2016, alors qu’elle couvrait une manifestation de femmes à Laayoune, dans les territoires occupés, pour le compte d’Equipe Media, un collectif de militants qui adhèrent ouvertement à la cause de l’autodétermination du Sahara occidental.
"Rabat considère le territoire comme +marocain+ et refuse tout référendum l’autodétermination qui offrirait l’indépendance pour option. La communauté internationale ne reconnaît pas l’annexion de facto du Sahara occidental par le Maroc", rappelle à ce titre l’ONG.
Eric Goldstein, Directeur adjoint Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch soutient que " ceux qui s’expriment pacifiquement ne devraient jamais craindre la prison pour avoir (prétendu) être des journalistes".
L’article 381 du code pénal marocain interdit à quiconque, sans remplir les conditions exigées pour le porter, de faire usage ou de se réclamer "d’un titre attaché à une profession légalement réglementée (...) ou d'une qualité dont les conditions d’attribution sont fixées par l’autorité publique" et punit les contrevenants d’une peine d’emprisonnement de trois mois à deux ans.
"Cet article quand il est invoqué pour restreindre le journalisme, est incompatible avec l’obligation du Maroc de respecter le droit garanti par le droit international relatif aux droits humains de rechercher, recevoir et communiquer informations et idées", affirme HRW.
L’ONG appelle le parlement marocain à amender cet article pour exclure le journalisme de son champ d’application et garantir le droit de communiquer librement.
Dans une autre affaire, en avril 2019, la Cour d’appel de Casablanca a confirmé la condamnation d’au moins deux journalistes pour usurpation du titre de journaliste (entre autres chefs d’accusation).
La condamnation est intervenue après qu’ils aient diffusé des vidéos de manifestations dans la région du Rif, dans le nord du Maroc, a déclaré leur avocate Bouchra Rouissi à l’ONG américaine.
Le tribunal a condamné Mohamed El Asrihi, le directeur du site web d’informations Rif 24, et Fouad Essaidi, l’administrateur de la page Facebook Awar TV, respectivement à cinq ans et trois ans de prison.
El Asrihi et Essaidi n'avaient pas d’accréditations officielles en tant que journalistes ou une carte de presse et leurs plateformes n'étaient pas officiellement enregistrées.
Selon un document judiciaire consulté par HRW, El Asrihi était en train de demander une carte de presse et d'enregistrer son site Web lorsqu'il a été arrêté.
Rouissi a déclaré que son arrestation était intervenue peu après avoir filmé une tentative d’arrestation de Nasser Zefzafi, leader du mouvement protestataire, en mai 2017.(SPS)